Samedi 21 avril 2007
Arbas – Col du Hô – Juzet d’Izaut / 23 km – 1h45 de vol
Conditions actives, bons plafonds, vent tendance est – nord-est
Ca fait 2 jours que je vole sur Arbas… Entre niaiseries et hésitations, je ne suis pas encore allée à Cagire mais je suis quand même très motivée et ce secteur m’attire comme un aimant !!
C’est très cyclique au déco ce matin et une foule de gens s’est donné rendez-vous au Planot. J’attends que le gros de la ruée soit fini et décolle vers 12h30 – 12h45. Je fais partie des gens qui monteront !! 1430 mais je le dérive mal, en vois d’autres me passer au dessus… Ca m’agace et je file à Pène Blanque. Parfois, le hasard fait bien les choses. Je retrouve un super thermique juste avant la crête qui me remontera plus ou moins tranquillement jusqu’à………………………… 1900 !!! Paloumère et le chemin du Cagire sont à mes pieds. Je l’emprunte allègrement. Eric C. est déjà à Cagire. J’aurais un train de retard sur lui pendant tout le vol mais ses indications (plafs, lieux) sont précieuses.
Sur la crête derrière le Picon, qui s’appelle le Mail de Biron, je refais 1700 dans un thermique assez musclé mais pas trop mais désorganisé mais ça va quand même !! Je préfère assurer. Je suis en forme mais je ne sais pas ce que je vais trouver après.
La traversée jusqu’à Cagire sera une formalité. Je survole Plaède à 1400 – 1500 et pars chercher le thermique à la Couage, très reconnaissable. Ca marche. Ca dérive beaucoup vers derrière à cause du vent, plutôt tendance est, et ne vais que jusqu’à 1900 (Eric m’a pourtant annoncé 2250).
Mon prochain point de repère sera le Calem, au pied du Gar. Nous nous croisons avec Eric et Olivier G., qui reviennent du col du Hô. Il y a un peu de fatigue (je bois un coup) et un peu de stress. Ca ne me plait pas trop sur le coup, cette face nord du Gar très boisée. Je m’aperçois aussi que j’y arrive un peu hors cycle… Je me calme. Il faut être patiente, ça tient en thermo-dynamique, et ça, je connais et je sais faire !! Ce sera le point bas de mon vol : 1100 ! Pas de quoi s’inquiéter non plus.
Je patiente donc, le cycle repart et je ressors vers 1800. La tentation est grande de suivre Eric qui repart vers Juzet mais maintenant que je suis là, que le thermique m’a dérivée vers le col… pas question de ne pas y aller !! Non mais ! Je laisse partir Eric et Olivier, vais au col et là, je me dis que si ça a marché à l’aller sur le Pic du Gar, ça devrait y marcher au retour. Je repars et miracle ! ça remonte le long de la crête en thermo-dynamique entre le col et le Gar. Ce n’est même pas la peine d’enrouler pour le moment… Par contre, quand ça accélère, je tourne (trop simple !) et remonte à 1850 en essayant d’aller vers Cagire. Mon but est de revenir poser à Juzet avec Eric. Avec le vent, le retour jusqu’à Arbas est compromis.
Ca marche. Vers 1850, je transite vers Juzet en partant dans les dernières bulles de l’ascendance. Un petit coup d’accélérateur pour pénétrer et avancer car je suis pas mal contrée ! Je poserai au-dessus de Juzet et dans l’euphorie qui me tient à ce moment, je me déconcentre pour l’atterro… Ma 2ème erreur sera de minimiser cette phase du vol à cet endroit précis car les champs sont très grands à Juzet. Bref, je me pose comme une tanche. Honteux ! Honteux ! Honteux ! Pas de bobo, sauf pour ma fierté… Finir un vol pareil sur une erreur aussi grossière !!
Ce vol m’a semblé d’une évidence rare. C’était comme s’il y avait des panneaux indicateurs m’indiquant le chemin avec des signaux lumineux qui disaient : « Thermique ! Thermique ! ».
J’avais un peu peur de ne pas savoir m’en sortir dans des endroits que je ne connais pas car je vole beaucoup sur Arbas. Mais non. Les réflexes sont les mêmes, les analyses aussi. Il faut franchir le pas.
Les vols des jours précédents m’ont amené à ce vol-là.
Claire